Le météo-man de Météo France étant quelque peu
alarmiste, dans le bulletin de samedi après-midi, le plan changea en
conséquence, et le Grand Rocher nous apparut soudain comme une
opportunité opportune. En partant des derniers hameaux de Theys, sur la
route du col du Barioz, ça fait 1000 m de dénivelé jusqu’au sommet.
Ah c’est sûr, après la belle poudreuse légère des prairies du bas, du
côté des fermes, granges et chaumières pionçant sous le manteau blanc,
les cailloux, ruisseaux, clôtures (en pur barbelé), branches et troncs
d’arbres en travers nous ont rappelé à la montée à moins de poésie et
davantage de vigilance.
Nez en moins, on restait largement en dessous de tout phénomène
justifiant les cris d’effroi de Météo France jusqu’à 1400 m environ. A
partir de ce niveau, c’est vrai, les petits épicéas ont commencé à tous
se déguiser en fantômes, et un peu plus haut encore, vers 1600 – 1700 m,
il fallait mieux tout faire pour rester debout, même après avoir vidé la
fiole de rhum, sous peine de ne plus pouvoir se relever. Enfin, je dis
ça, mais à la descente nous sommes tous tombés, et pour autant nous
nous sommes tous relevés. La neige s’alourdissait un peu, mais ça
restait très homogène ; le risque n’était que d’enfourner vu l’épaisseur
(ça devait bien faire 50 par endroits).
Des fois on y voyait, des fois on n’y voyait pas, l’air était gris, les
arbres étaient blancs, l’air était blanc, les arbres étaient gris.
Avec la petite descente de la combette de la face Ouest suivie de sa
remontée, ça fit 1150 m de dénivelé pour la journée.
Goûter collectif : Jean-Jacques apporta une tarte aux pommes, mais
rechigna à la transporter sur son dos ; nous la mangeâmes donc au
quatre-heures au café de la place de Theys (la taulière très sympa nous
proposa même des petites assiettes).
Yann