27 mars : sortie Belledonne

Ce dernier dimanche passé, nous 5 intrépides avions comme objectif le Passage
de Clarant, au dessus du refuge de l’Oule, au départ de Gleyzin.

Nous chaussâmes après 100 m de dénivelé de portage maxi, mais dans la
forêt les tas de neige étaient un peu tôlés et en taches de léopard. Au
dessus de la forêt, y’avait les boules : une grosse avalanche est
descendue cette année du couloir du Perthuis, mais on passe assez bien
entre les jeux de boules. Le sentier en balcon sous le premier verrou
passe bien aussi, sauf que ça manque de neige par endroits, et que les
cailloux ne sont pas tous emmaillotés de mousse.

Mais voilà que le vent se met de la partie, les nuages aussi, le soleil
ne paraît pas vouloir chauffer la neige aujourd’hui, et dans la montée
du deuxième verrou (sous le refuge), ça devient de plus en plus délicat,
surtout vers la sortie.

Vue d’un peu loin, la petite traversée jusqu’au refuge semblait encore
plus vitrifiée, aussi nous sommes montés directement sur la bosse du
dessus. Là, ça s’est encore un peu plus gâté : les traces de montée et
les traces d’essuie-glace de descente de la veille étaient franchement
vitrifiées ; toutes les conversions devenaient laborieuses et
acrobatiques, on ne savait plus très bien où poser les patins et les
couteaux ; ça commençait à nous inquiéter sérieusement pour la suite de
la journée. Exactement au bon endroit, Lionel nous a raté une
conversion, est descendu sur 20 m de dénivelé et s’est arrêté sur un
replat judicieusement placé en dessous. Avertissement sans sang frais !
il était prêt à remonter, mais on l’a vite dissuadé ; presque comme les
Dalton, nous lui avons dit tousse ensemble : « bouge plus, on descend »,
et nous sommes allés manger dans la salle à manger du refuge (le vent ne
voulait pas nous laisser manger sur la terrasse).

Une glissade de l’une ou de l’un d’entre nous 50 m plus haut et 200 m
plus loin aurait pu très facilement se finir à l’hosto (la barre du passage au
dessus du refuge…).
Après le miam-miam, la neige a commencé à décailler correctement en
dessous du refuge, et après un début de descente encore bien dur, c’est
allé de mieux en mieux. Les boules du Perthuis étaient même assez
skiables. Et de tache de léopard en tache de guépard, nous avons réussi
à descendre avec les skis aux pieds pratiquement jusqu’au chemin tout
plat du départ.

Yann