Nous étions deux, Arnaud et moi, à partir pour deux nuits à Avérole avec pour objectif l’Albaron.
Samedi 26/03: Montée tranquille l’après-midi au refuge d’Avérole, depuis la Bessannaise.
Nous démarrons face à la mythique pointe de Charbonnel, plutôt en glace cette année.
Un petit coup d’œil sur notre gauche et nous voyons le versant sud du vallon bien déplumé.
Ca annonce un gros portage sur la descente de l’Albaron lundi, mais nous verrons ça plus tard…
Refuge complet samedi soir, normal sur un WE de beau temps.
Dimanche 27/03: Objectif du jour, l’Ouille d’Arbéron, 3563m, déjà faite avec Patou en avril 2004.
Journée plutôt maussade, avec un ciel nuageux et un vent froid.
Le manque de neige est flagrant mais on arrive à monter à ski jusqu’à 3200m environ sur l’épaule Ouest.
La fin se fait à pied avec crampons et piolet sur 350m.
Vu d’en haut le paysage est un peu désolant, c’est tout marron côté italien et pas franchement blanc côté français.
Mais bon, grand panorama tout de même avec notamment le Grand paradis et le Mont Viso au loin.
La descente est correcte, assez dure mais pas désagréable.
Heureusement, demain est un autre jour!
Lundi 28/03: Ca y est on y est, c’est le jour de l’Albaron, 3637m!
Et comme la météo est sympa, il fait grand soleil et le vent est parti ailleurs!
Départ sur une neige béton, pour une longue montée plein Nord vers le glacier du Colerin.
Une fois au soleil ça commence à bien chauffer au Sud, de quoi oublier la journée d’hier.
Rien ne presse, la descente côté Grand Fond est Sud-Ouest et a besoin de décailler encore.
Nous passons à ski le bombé glaciaire du Colerin, pour accéder finalement à la base de la barre rocheuse du sommet.
Des gens venus des Evettes par la Selle de l’Albaron commencent déjà à descendre en rappel.
On croise aussi des gens qui sont montés par le Grand Fond depuis une remontée de la station de Bonneval.
Après une bonne pause nous prenons notre tour pour la petite escalade finale.
C’est équipé de poignées, bien agréables quand on est déjà fatigué par la longue montée depuis le refuge.
On s’encorde quand même, histoire d’assurer le coup.
Et là, c’est grandiose! Une grande plateforme avec un magnifique panorama, même si ça manque de blanc, comme j’ai déjà dit.
Pause pique-nique au sommet, avant de descendre en rappel pour retrouver nos skis.
Il est déjà tard mais ça monte encore. Nous entamons la descente sur le glacier du Grand Fond vers 15h30.
La partie supérieure sous le sommet est cartonnée et pas exceptionnelle.
Mais une fois dépassé le col du Grand Fond à 3300m, c’est une moquette ***** qui nous attend.
Et rien que pour nous, car personne d’autre n’est sur le glacier.
Pas de crevasse en vue, tout est bouché. Nous passons néanmoins rive droite comme indiqué sur le topo.
Il s’ensuit une succession de bombés et replats en très bonne neige transformée.
Quelques barres à contourner, histoire de rajouter un peu de piment.
Arrivés au hameau de la Buffaz, nous tombons sur une piste enneigée que nous suivons volontiers au milieu de pentes complètement dégarnies.
Au final on doit déchausser vers 1940m pour à peine 100m de portage jusqu’à retrouver le fond de vallée qui est resté enneigé.
Pas mal pour une descente de 1900m!
On finit par le traditionnel poussé de bâton et skating, un classique dans ce vallon.
Magnifique journée, avec 21km dans les jambes, 1450m de D+ et 1930 D-.
Il faudra revenir une autre année pour un autre itinéraire, genre montée depuis les Evettes et descente par le glacier du Vallonet.
Et bravo à Arnaud qui a réussi à enchaîner deux sommets à 3500m après avoir choppé le COVID la semaine d’avant.
Bel exploit!
Sonia