12 février : Tour des Acrays

Tout le monde est réglo au rendez-vous fixé à 7h00 au péage de Montmélian.

A 8h15, nous démarrons à ski du parking du Mappa , alt 1284 m, un peu au-dessus d’Arêches.

-1° au départ. La température s’est bien réchauffée par rapport aux jours précédents.

Nous suivons la route non déneigée du Cormet d’Arêches sur 800m avant de la quitter pour une piste à droite. Après la traversée d’un pré enneigé ( Le Frasier), nous pénétrons dans la forêt ou le gymkhana commence. Raides Zigzags entre les arbres, dévers verglacés, coulures de glace vive, cailloux apparents tout azimut, traversée d’un ruisseau en équilibre sur des branches et pour finir une petite partie de patinage. Jean Luc nous fait une démonstration de « ski 4 pattes » tout à fait réussie, vautré sur une plaque de glace.

« Il est temps qu’on sorte de ce traquenard !» me dis-je. L’équipe va penser que toute la rando est du même acabit et je risque une mutinerie ! Je prends les devants en certifiant qu’on ne redescendra pas par là. Oui, la suite sera meilleure, le retour sera soft. Je me porte garant de la bonne préservation des semelles de nos skis. Mais je commence à avoir des doutes. Il y a si peu de neige !

Heureusement, l’équipe du jour domine son sujet. Elle est paisible et bienveillante.

Nous débouchons sur l’alpage de la Grange du Foin, un vaste champ de neige libérateur. La trace creuse son sillon devant nous, apaisée, un long ruban tranquille.

Dix minutes plus tard, le stress ressurgit. la pente se redresse, la neige durcit, les peaux ripent. L’un de nous ne tarde pas à exprimer ce que tous les autres pensent tout bas. « On serait mieux en couteaux ! »

Oui !… mais on devine que le large sentier d’été traverse quelques mètres au-dessus de nous, à portée de main. Il faudrait juste pouvoir l’atteindre. On insiste donc. A juste titre. Après quelques contorsions et un poil d’adrénaline, toute l’équipe se retrouve essoufflée mais rassérénée sur le plat du chemin. La suite est un long fleuve tranquille. La foulée se déroule, les arcosses défilent de part et d’autre de nos têtes.

2h00 après le départ et 780m plus haut, le soleil nous éclabousse au Col de la Charmette 2058m. Nous entrons pour la journée dans le royaume de la lumière.

On mange un bout, on dépeaute et c’est parti pour la 1ère descente du jour. Neige changeante, croûtée, pas franche dans un premier temps. Ensuite, elle s’améliore. Le soleil a ramolli les pentes Est, les virages coulent mieux. Nous glissons en direction du lac de Roselend, le Beaufortain dévoile sa panoplie de sommets Est : Pierra Menta, Aiguille du Grand Fond, Aiguille de Presset… et au Nord, le Mont Blanc, écrasant de présence.

Au Chalet de Marsia, alt 1680m, un ravin nous bloque. Nous n’irons pas plus loin. Ce, malgré l’insistance de Catherine qui aurait bien rajouté 5 m de dénivelé supplémentaires. La neige semble encore si bonne à droite… Oui, mais on serait obligé de repeauter à l’ombre. Regret de certains : peut-être a-t-on raté là les deux plus beaux virages de la sortie…

Le soleil donne à plein, on dégouline dans la remontée vers le passage du Miraillet 2161m. Sur la crête, tout le groupe des sommets Ouest du Beaufortain fait la farandole : Crêt du Rey,Pointe de Riondet, Grand Mont, Mirantin, Légette, Rocheplane… On en prend plein les mirettes.

Il fait faim mais la pointe 2295 du Couvercle est proche. C’est l’objectif du jour, 120 mètres plus haut. Il faut tenir, on sera mieux là-haut pour pique-niquer, une fois les souffrances derrière nous. La montée se fait sur le flanc Ouest, en couteaux.

La température s’élève démesurément durant notre pause et la descente ouest s’effectue dans une neige soupeuse digne d’un mois d’avril. Le secteur était traffolé ? Aucune importance ! la neige mollasse a tout ameubli et nous arrondissons nos virages en douceur.

600m plus bas, nous recoupons la route du Cormet. J’avais oublié qu’elle remontait juste à cet endroit, sur près de 400 m. Nous reprenons 40 m de dénivelé, skis sur le dos. Avec la fatigue accumulée, on fait un peu la grimace.

Une fois les skis rechaussés, l’affaire est dans le sac. Trois ou quatre kilomètres en pilotage automatique et nous retrouvons la voiture.

La fin de l’épopée s’achèvera dans l’euphorie devant une bière, dans un bar de Beaufort.

Participants : Dominique C. – Brigitte – Jean Luc – Thierry C. – Catherine G. – Marc

Durée globale : 7h10 – D+ 1430m

Marc