CR par Marc
Départ à 8h40 de Ristolas – Parking de la piste de luge, alt 1590m – Grand beau temps, pour le 4ème jour consécutif.
Aujourd’hui, Yannick a choisi la rando et c’est lui qui la conduit : un aller-retour par l’itinéraire Nord. Avec les chaleurs d’hier après-midi, tout ce qui est orienté sud ou apparenté va être croûté, c’est évident. La belle pente SW sous le sommet sera impropre à la consommation. Dommage !
Une piste forestière transversale est à prendre en haut d’un micro-téleski. Nous l’abandonnons rapidement pour une piste plus raide. La forêt est dense, les pentes sévères, la neige insuffisante. En clair, le secteur sera inskiable pour la descente ! Il faudra se cantonner à cette piste trop étroite pour « viroler ». En perspective, du chasse-neige épuisant ou du dérapage « feuille morte » ? Pas glop, pas glop !
Nous repérons les premières traces de ski « intra-silva »vers 2100. Ça devient enfin jouable mais quid des 500m de dénivelé du dessous ?
La forêt se clairsème de plus en plus, les mélèzes se dorent au soleil. Ils s’éparpillent dans des champs de poudre aux courbes voluptueuses ; nous voilà immergés à l’intérieur d’une carte postale, taille réelle.
A 2350, la forêt laisse place aux grands espaces. Nous montons par le flanc SW d’une vaste combe entre le pic de Maloqueste et le pic de Chabrière.
Yannick trace, imperturbable. Il enchaîne les conversions. Nous nous proposons pour le relayer mais il ne laisserait sa place pour rien au monde.
Chemin faisant, je teste la neige : croûtée en SW, comme prévu… mais encore en poudre en W ! La différence se joue à 20° d’orientation. Les replis ouest sont peu prononcés, à peine discernables mais pourtant suffisants pour avoir préservé la neige. Il suffirait de sauter de l’un à l’autre…
On peut descendre très bas en terrain dégagé, jusqu’à 2200 au moins. Une piste forestière longe le fond du vallon vers 2000. Je la connais. Dans mon souvenir elle est plutôt large et en pente douce. Entre les deux, il demeure 200 m d’inconnu en forêt. Un coup d’œil jeté sur ma photocopie de carte confirme que c’est de la pente douce. L’intérêt majeur, c’est qu’en revenant par là, on zapperait la forêt imbuvable du départ.
Nous atteignons la crête sommitale à 2700 en 3h20. Le sommet, 50 m au-dessus de nous, est un pic rocheux qui ne fait pas envie.
Ma proposition de redescendre par la pente sous-jacente est bien accueillie. Vierge et avec une « presque garantie » de bonne neige, pas besoin d’argumenter beaucoup !
Comme d’habitude, les 50 premiers mètres masquent quelques requins. Mais d’entrée, la neige est à la hauteur des espérances. Ensuite, c’est la régalade. De bout en bout. Rien de compliqué : nous godillons la neige frisottée des orientations W, traversons en trace directe lorsque l’orientation change et reprenons dans les replis suivants. A partir de 2200, une pause s’impose à la lisière de la forêt inconnue. Elle s’avère clairsemée et largement skiante. Orientée nord, la poudreuse y est restée intacte et le plaisir se prolonge. Tout baigne !
Alors que j’essaie de refixer mon ski après une chute, celui-ci s’échappe et plonge dans la pente. Yannick le récupère 50 m plus bas. Il s’est heureusement planté dans la neige après un vol plané. Plus de peur que de mal car s’il avait poursuivi sa glissade, j’étais quitte pour aller le pêcher en fond de ravin, dans le torrent.
Nous rejoignons sans anicroche la piste forestière à 2000 m. Il n’y a plus qu’à se laisser glisser vers les voitures, dans une douce euphorie.
Durée globale : 5h20 – D+ 1100m
Avec : Yannick – Murielle – Pascal – Béatrice G R – Brigitte – Pascale de L – Catherine F