CR de Marc
Les Aiguillettes de Vaujany 2547 m
Départ du Collet alt 1400m : 8h55 / -4° au parking et grand beau temps.
Nous coupons à travers prés sur une neige portante, qui croûte un peu, mais qui a une bonne accroche. 2H 15 plus tard, nous faisons notre pause banane au col du Sabot, alt 2100m.
Nous enfilons les couteaux avant d’aborder la suite car nous savons que deux ressauts raides nous attendent. Le vent souffle en rafales sporadiques : parfois rien, ou presque, et puis, sans crier gare, une bourrasque nous courbe l’échine.
Nous obliquons vers l’Est pour une ascendance qui nous fait chevaucher l’éminence de Côte Mouton. Courte descente avant de devoir choisir : plein Est en traversée, à travers des pentes menaçantes et rébarbatives ou montée plein sud, « drè dans le pentu », vers Côte Belle ?…
La première option est entachée du souvenir d’une grosse galère, lors d’une sortie STD antérieure. De plus, elle est vierge de trace. Dans la deuxième option, un solitaire a tracé quelques zigzags à moitié recouverts, en direction du promontoire supérieur. Laissons-nous guider !
Quelques épingles plus tard, la pente se redresse sévèrement et la trace s’interrompt sur une baignoire de neige. Le bougre a poursuivi à pied ! Skis sur le dos, pas d’autre choix que de l’imiter. 80 m à 40° nous séparent d’un replat. Les marches sont confortables, on est confiant. Les 3 derniers mètres avant la sortie font moins rire. Le vent a décapé le sol à nu laissant la place à de la glace vive. Les deux Catherine du jour se retrouvent vite en difficulté. Le bâton à verrouillage rapide tendu à la première se déboîte d’un coup lorsqu’elle commence à se tracter sur la dragonne. Le déséquilibre est évité de justesse. Un vrai bâton monobloc est tendu à la 2ème. Bien plus sécurit !
Nous rechaussons, la montée se poursuit, plus douce, jusqu’à un nouveau replat. Nous sommes 100m sous le sommet de Côte Belle. Cette fois-ci, il y a moyen de traverser sans difficultés particulières. Nous rejoignons le haut de la combe nord puis la ligne de crête. C’est là que ma compagne réalise qu’elle n’a plus son appareil photo. Sans doute perdu dans la baignoire du départ à pied…
Nous avions prévu de descendre ensuite vers la cabane du Sabot puis repeauter pour 100m de dénivelé jusqu’au col éponyme. Le sort en décide autrement, il faudra redescendre par le même itinéraire.
Au sommet, des tourbillons de neige vrombissent en une sarabande endiablée. Essayent-ils de nous faire comprendre nous ne sommes pas les bienvenus ?
A la descente, la neige s’avère bien meilleure qu’imaginée. Lisse et franche dans les accroches, le ski est agréable et nous enchaînons les virages. Nous avons beau scruter la trace de montée en quête d’une petite tâche noire ; rien n’éveille le moindre espoir.
A la baignoire, je sors la pelle et creuse un peu. Que dalle ! Il faut se résoudre. Le bel appareil, acheté 500 € il y a moins de 2 ans , passera au rang des souvenirs.
Au-dessous de 1800, la pluie a creusé de profondes cannelures sur le manteau neigeux. L’air trop vif n’a permis qu’un décaillage superficiel. Lors d’une tentative pour couper les lacets de la route enneigée, nous nous faisons secouer comme des cocotiers. Après quoi, nous restons sagement dessus jusqu’aux voitures.
Durée Globale : 6h35 Dénivelé : 1210m
Dès notre retour à Seyssins, Catherine passe une annonce sur la rubrique « Perdu / Trouvé » de Skitour. Une heure plus tard, son téléphone sonne : une randonneuse a retrouvé son appareil ! Vive Skitour !
Participants : Hubert Jeanson – Pascale de Larminat – Catherine Abitzmil – Catherine Fourrier – Marc Papet