CR par Marc
A 7h55, toute l’équipe est déjà présente sur le parking du péage autoroutier de Montmélian, prête à en découdre.
Au programme du jour : Le Mont de la Coche 2070m, un des 14 2000 des Bauges. Une petite heure plus tard, nous démarrons à pied de la route forestière de Nant Fourchu, au-dessus d’ Ecole en Bauges, alt 938m.
L’itinéraire au départ de Rière Bellevaux est inédit ; nous ne serons pas gênés par la foule ! Nous gagnons ce hameau, aujourd’hui inhabité à l’année. Il possédait autrefois son école.
Le chemin monte droit dans la forêt, il ne s’embarrasse pas de détours. Nous savourons la fraîcheur de l’ombre car on devine qu’au dessus des arbres, la chaleur progresse inexorablement.
Nous rejoignons l’itinéraire issu du Coudray ( Jarsy), au Chargieu, alt 1325. Le vrombissement des clarines sature l’alpage; tarines et abondances nous regardent passer en tendant leur muffle: noir pour les unes, rose pour les autres. Colette enregistre l’harmonie des sonnailles avec son téléphone. Bonne idée : ce soir, sur le canapé , on pourra se faire un replay !
Nous coupons à travers prés pour rejoindre l’épaule du Plan de la Limace et la pente s’assagit.
A 1h30 du départ, c’est l’heure d’une première pause. Nous sommes à proximité des grangettes d’Allant, vers 1650.
La pointe de Tré la Tanne 1836 est le terminus classique des randos à ski. Une fois franchie, on entre dans le vif du sujet et le sentier rétrécit d’un coup. Il grimpe à cheval sur un fil d’arête et la pente se redresse méchamment. On enchaîne dans du « encore plus raide » sur un flanc, en brasse-papillon entre arcosses et framboisiers. Vers 1950, il y a nécessité de souffler.
Dans le topo, une traversée est annoncée délicate. J’ai prévu 20m de corde et des mousquetons pour créer une ligne de vie ; 4 plaquettes étant en place à demeure. L’aide de ce matériel ne sera que psychologique. Le sol est sec ; ça passe sans difficultés.
L’esprit allégé de l’unique et pseudo difficulté du jour, nous débouchons rapidement au col 1970 m. Sur l’autre versant, le paysage s’ouvre sur le vallon d’Orgeval. L’Arcalod, le seigneur des Bauges, nous écrase de sa verticalité, magistral. La pointe de Chaurionde occupe plus en douceur l’autre versant du vallon. Derrière, la Sambuy pointe le bout du museau.
Il reste 100m « dré dans le pentu » pour vaincre l’objectif du jour. Le Mont de la Coche est une pointe herbeuse avec des lignes épurées à la Samivel; on y accède le nez dans les croquenots du copain de devant.
3h10 de montée : nous y sommes. Midi sonne au creux des ventres affamés mais il s’avère impossible de séjourner ici : les fourmis volantes ont pris possession des lieux. Elles apprécient particulièrement notre venue et nous font fête. Mais c’est surtout la casquette d’Eric qui a leur préférence.
Redescendus au col 1970, au pied de la pointe de Tré le Mollard ( 2035m), nous pouvons enfin nous restaurer.
Après moultes hésitations, trois d’entre nous se décident pour entreprendre son ascension. Ce « pointu »est aussi rocheux que l’autre était herbeux ; mais son accès est bien plus facile. Être sur place, cocher deux 2000 des Bauges pour le prix d’un, pourquoi s’en priver ?
Une longue traversée faiblement descendante permet de rejoindre les chalets d’Orgeval. Nous refaisons le plein d’eau à la fontaine. Jean Luc saisit dans son objectif-photo une marmotte grassouillette, en vigie sur son rocher. Le retour s’effectue par le GRP du tour des Bauges tandis que les premiers cumulus gonflent sur les crêtes. L’orage est annoncé pour le soir mais il aura l’obligeance d’attendre pour éclater, que nous ayons savouré notre pause-bière au P’tit Café, à St Pierre d’Albigny.
Durée globale : 7h05 – D+ : 1200m
Avec : Colette Neau – Bénédicte Bernardin- Jean Luc Mias – Eric Vialle – Catherine Fourrier – Marc Papet