Départ à 9h00 du Raffort, le plus haut hameau de Cléry. ( alt 719m).
Nous sommes tous bien contents de nous retrouver ; ça papote ferme. Dans l’euphorie, j’ oublie de baisser le haillon du coffre. Notre voiture restera grande ouverte toute la journée, au milieu d’un parking plein.
Emportés par le feu des discussions, la raideur du sentier s’efface. Nous nous retrouvons propulsés aux Chalets d’Orisan en n’ayant guère profité d’un paysage pourtant magnifié par les couleurs d’automne. (1h50 / +860 m)
Une draille de moutons mène au sommet du Grand Roc, un môle herbeux débonnaire. Les falaises sous-jacentes, qui justifient son nom, sont invisibles ; nous ne les découvrirons qu’une fois sur le sentier de retour. Un moignon de croix tient en équilibre au milieu de quelques cailloux dressés.
Le soleil voilé ne réchauffe guère ; un bizolet antipathique oblige à se rhabiller. Il est 11h30, trop tôt de toute manière pour déballer le casse-croûte.
Cap sur le col du Haut du Four où nous comptons trouver un endroit plus convivial. Passé le point haut du Mont d’Orisan, nous descendons vers le nord. De longs épaulements herbeux s’étirent sous un ciel qui s’épuise, menacé par la prochaine perturbation. C’est le déclin de la belle saison, l’ambiance est à la mélancolie.
13h00 : Aux chalets du Haut du Four, tables et bancs sont dressés pour nous accueillir. Le vent s’est assagi, quelques rayons de soleil ravivent les couleurs des forêts alentours. Nous savourons le spectacle offert.
La descente se poursuit jusqu’à la fontaine de la Croix de Fer, point bas du circuit à 1450m. Ensuite, un chemin de traverse remonte tranquillement au Col de la Fougère ( 1680 m). Nous marchons sous des averses de feuilles mortes, au gré des risées du vent.
Le Grand Roc dévoile alors son vrai visage, altier et vertical. Jacques repère quelques chamois, perdus dans l’hostilité des strates du substrat rocheux.
Si ce n’était la fatigue accumulée, le sentier de descente serait un soulagement pour les jambes. Sous les fayards, l’humus, constamment labouré par des hordes de sanglier, offre un bon amorti. Une multitude de lacets apaisés contrecarrent la sévérité des pentes. Trop nombreux peut-être ? C’est le seul reproche qu’on pourrait faire ! Mais il faut bien que se fassent les 960m de dénivelé qui nous séparent des voitures.
En chemin, les chalets de la Balme (1433m) donnent l’occasion d’une pause. Ouverts à tous, face à un panorama grandiose, ils sont propres et bien équipés. Poêles, lits, cuisinière à gaz… Une source coule dans un bassin à proximité immédiate.
Le secteur ne semble être fréquenté que par des traileurs. Tout au long de la journée, nous aurons croisé une douzaine de solitaires, en shorts et gourdes-pipettes. On ressent chaque fois l’impression de faire partie des dinosaures.
Celui garé à côté de ma voiture arrive alors que nous posons les sacs. Il a 25 ans maximum, il a enquillé 2200m de dénivelé en courant. La nouvelle génération n’aborde plus la montagne comme nous… Ce matin, il m’avoue avoir été tenté de fermer le haillon de la voiture. Il n’a finalement pas osé . Par chance, elle n’a pas été visitée.
Après la traditionnelle pause-bistrot, l’équipe se sépare à Frontenex vers 18h00, dans la joie et la bonne humeur.
Durée globale : 7h40 – D+ 1420 m
Avec : Béatrice GR – Béatrice et Dominique – Monique C – Yannick et Murielle – Pascale De L – Jacques M – Catherine et Marc
Marc



